Le Collectif Vélo Île-de-France publie un observatoire de l’avancement du réseau Vélo Île-de-France (VIF). Si la Région finance et pilote le projet, sa concrétisation bute sur le manque de volontarisme de nombreuses collectivités locales responsables des travaux. À ce jour, près de la moitié du VIF reste à réaliser ! Il est urgent que les villes, les agglos et les départements concrétisent les nombreux projets à l’étude pour tenir l’engagement d’avoir la première phase du VIF accessible aux cyclistes en 2025.
Pour que le réseau Vélo Île-de-France (VIF) se concrétise, l’engagement de la Région Île-de-France ne suffit plus ! La Région a adopté en mai 2020 le projet de VIF, assorti d’un budget de 300 millions d’euros. Elle assure le pilotage du projet en lien avec l’ensemble des collectivités locales. La mobilisation de la région a permis de valider 84 % des tracés de la phase 1. Malgré cet engagement, et alors que l’échéance de la phase 1 du VIF est en 2025, près de la moitié du projet reste à réaliser sur le terrain.
Des collectivités locales trop lentes et trop prudentes
Qu’est-ce qui coince ? Les secteurs bloqués sont finalement peu nombreux, moins de 10% du réseau. Les élus concernés, à Sartrouville, Fontenay-aux-Roses ou encore Créteil sont en décalage complet avec la dynamique actuelle.
Les retards sur le réseau s’expliquent par des projets qui restent trop longtemps à l’étude : quasiment un tiers de la phase 1 ! Ces projets qui n’avancent pas sont autant dus au manque de volontarisme de certains élus, qu’à la lenteur de la machine administrative. Alors qu’en 2020, les administrations avaient été particulièrement efficaces pour déployer en un temps record des dizaines de kilomètres de coronapistes, les temps d’instruction sont revenus à la normale. Résultat, des tronçons qui ne font plus débat et où le projet d’aménagement cyclable est connu attendent toujours le début des travaux : la RD120 à Vincennes et Saint-Mandé, la RD906 à Malakoff et Montrouge, l’ex-N186 à Bobigny, Drancy et la Courneuve, ou encore la rue de la Pâture à Carrières-sur-Seine.
Faire du VIF une priorité, partout en Île-de-France
Il est possible d’accélérer ! Le Collectif salue en ce sens les efforts de l’agglomération de Marne et Gondoire, de Plaine Commune, des villes de Paris et de Neuilly-sur-Seine. Ces collectivités montrent qu’une forte ambition politique permet d’obtenir des résultats rapidement. Grâce à elles, 17% du VIF est aujourd’hui réalisé ou en travaux.
Pour tenir la promesse d’une phase 1 pour 2025, le Collectif appelle les collectivités à :
- faire de la réalisation du VIF une priorité : dans un contexte de moyens humains et financiers limités, le VIF doit être un projet prioritaire pour les collectivités car il permet de faire émerger des continuités cyclables indispensables à l’usage du vélo.
- prendre les arbitrages nécessaires au lancement des travaux, y compris lorsque cela implique un rééquilibrage de l’espace public au détriment de la voiture. Beaucoup d’études ont déjà donné leurs conclusions et n’attendent plus qu’une validation politique.
- recourir à des aménagements transitoires en attendant des projets d’envergure : c’est ce que s’apprête à faire le département de la Seine-Saint-Denis pour les Jeux de Paris 2024, ce qui devrait permettre à une quinzaine de kilomètre du réseau VIF de voir le jour à Bobigny, Drancy et la Courneuve notamment.
Le Collectif appelle également la Région à assister techniquement les petites collectivités qui ne disposent pas de l’expertise pour réaliser des aménagements cyclables de qualité.
La fréquentation des pistes cyclables bat des records chaque année partout en Île-de-France : à Paris, +22% entre septembre 2023 et septembre 2022, +14% sur la même période dans les Hauts-de-Seine. Il est urgent d’assurer la sécurité de tous ces cyclistes, et de permettre à toutes celles et ceux qui voudraient se lancer de pouvoir le faire dans de bonnes conditions. Pour cela, il est indispensable de disposer du VIF, un réseau cyclable continu, sécurisé et confortable !