Le meurtre de Paul Varry le 15 octobre 2024 par un conducteur de SUV a entraîné une grande mobilisation dans toute la France pour dire stop à la violence motorisée. Une mission gouvernementale a été mandatée pour faire des propositions sur le sujet. Dans les 40 mesures nationales proposées dans ce rapport, certaines sont utiles, mais comme le constatent Paris en Selle et Mieux se Déplacer Bicyclette aucune ne dessine une réponse concrète et immédiate aux violences commises par une minorité d’automobilistes. Il est donc nécessaire de maintenir un plaidoyer pour compléter le rapport, avant les annonces du ministre sur les mesures finalement retenues.
Sur la lutte contre les violences motorisées, tout ne se joue pas au niveau de l’État. Il est possible d’agir au niveau local. On vous présente 10 propositions concrètes pour introduire la vision 0 mort 0 blessé grave dans nos communes.

La vision 0 mort 0 blessé grave considère que chaque accident grave ou mortel est inacceptable. Cette vision suppose une démarche d’amélioration continue : il n’est pas possible que le nombre de blessés et de morts sur la route stagne, seule une diminution jusqu’à la disparition est acceptable. Cette approche a été développée en Suède dans les années 90, et mise en place dans des villes comme Oslo en Norvège, ou la métropole de Lyon en France. Et ça fonctionne : à Oslo, “seulement” 1 personne a été tuée dans un accident de la route en 2019.
Dès lors que l’on accepte que l’humain n’est pas infaillible lorsqu’il se déplace dans l’espace public, il est nécessaire de mettre en place des règles et des aménagements pour réduire les conséquences des erreurs humaines. Les compétences et prérogatives des communes en font un niveau pertinent pour développer la vision zéro. Alors que la période des élections municipales s’ouvre, nous vous proposons une série de demandes que vous pouvez porter auprès des candidat·es pour mettre en place la vision 0 mort 0 blessé dans votre ville. Porter des demandes sur la sécurité peut être un autre moyen d’obtenir des avancées pour le vélo, surtout dans des communes où les élus ne sont pas forcément réceptifs aux autres arguments en faveur du vélo.
Nos propositions :
Développer une culture partagée de la sécurité routière avec sa mairie
- Installer un dialogue régulier entre les associations vélo et l’élu·e à la sécurité
- Mettre en place l’alternative à la sanction en impliquant les associations vélo
Aménager la ville pour apaiser la circulation
- Réduire la vitesse : faire du 30 km/h la norme en ville
- Rendre le passage à 30 km/h effectif grâce à des aménagements contraignants
- Limiter le trafic de transit en travaillant le plan de circulation.
- Reprendre les carrefours dangereux
- Aménager des rues aux écoles
Développer une culture vélo
- Former tous les enfants à la pratique du vélo en ville
- Communiquer sur la ville apaisée et sur le respect des usagers vulnérables
Sanctionner les infractions
- Utiliser les caméras de vidéo protection existantes à des fins de verbalisation.
- Mobiliser la police municipale pour sanctionner les comportements dangereux