10 conseils pour se mobiliser sans s’épuiser dans vos associations

Nous avons tous à un moment donné dans notre vie associative ressenti une période d’épuisement avec une charge mentale bien trop lourde. Recruter et engager des bénévoles pour faire vivre sereinement une association est une chose complexe qui demande un travail collectif régulier. C’est pour un bénévolat apaisé que les associations du Collectif Vélo Île-de-France ont répertorié ces 10 conseils éprouvés, avec des exemples concrets.

Photo d’un atelier « comment se mobiliser sans s’épuiser » qui s’est déroulé à la Journée du Collectif, le 21 janvier 2023 à Nanterre

1. Recruter des nouveaux bénévoles

On a tendance à négliger le recrutement de nouvelle force, car submergé par nos activités. Cependant, ces nouvelles personnes sont susceptibles de nous décharger de certaines tâches. Ne nous enfermons pas dans un cercle « je n’ai pas de temps pour recruter, alors je n’ai pas de bénévoles pour me décharger, donc je n’ai toujours pas de temps pour recruter… ».

Exemples : pour trouver de nouveaux bénévoles, vous pouvez organiser régulièrement des balisages de pistes, bourses aux vélos, ateliers de réparation, vélo écoles, vélorutions, etc. Il est aussi possible de recruter sur des sites internet comme «Je Veux Aider, la plateforme publique du bénévolat par la Réserve Civique».

À chaque événement, récoltez les coordonnées des participants et visiteurs intéressés par votre association pour leur envoyer rapidement vos actualités et vos prochaines actions. N’oubliez pas, nous sommes tous des recruteurs en puissance !

2. Accueillir les nouveaux bénévoles

L’accueil peut se faire en groupe (accueil festif) ou de manière plus personnalisée, avec une seule personne et autour d’un café. Lors de ces accueils, on identifiera le profil de chaque bénévole avec ses motivations, ses envies et le temps qu’il a à offrir (quotidien, épisodique, ponctuel…). Cela permettra d’orienter la personne vers des activités qu’elle pourra faire et avec plaisir.

Exemple : vous ne proposerez pas à une personne ayant peu de temps à offrir de devenir référent d’atelier, mais plutôt de participer à la prochaine session collage d’affiches.

3. Mettre en selle vos nouveaux bénévoles

Pour ne pas perdre l’intérêt d’une personne qui vient d’être accueillie, proposez-lui rapidement de participer à une ou plusieurs activités.

Exemple : si cette semaine vous organisez deux ateliers de réparation et une manifestation contre la suppression d’une piste cyclable, proposez-lui de participer aux actions qui l’intéressent.

Comparez-vous à un restaurant ! Imaginez un client accueilli puis laissé dans un coin pendant une heure, sans qu’on lui donne le menu ou qu’on prenne sa commande. Il perdra tout intérêt pour ce restaurant et ne reviendra probablement jamais.

4. Rendre clair et compréhensible

Chaque nouveau bénévole doit savoir où il met les pieds. Il doit comprendre l’association dans laquelle il s’engage, ses activités et sa vision. Une connaissance complète n’est pas nécessaire pour tout le monde, mais les informations doivent être prêtes et accessibles.

Exemple : certaines associations agissent uniquement autour des politiques cyclables de leur territoire et ne souhaitent pas (ou ne peuvent pas) organiser des balades à vélo. Pour éviter la déception d’un nouvel adhérent qui s’imaginait faire des balades tous les week-ends, il faut être clair dès le début sur la nature de votre association.

5. Considérer et écouter vos bénévoles

Faire attention à ce qu’aucun bénévole ne se sente pas écouté, pas considéré ou pire qu’il se sente rejeté. Les bénévoles offrent du temps et des compétences, l’association à qui ils adressent ce cadeau doit être un endroit sûr où ils se sentent bien entourés et respectés.

Exemple : si vous constatez qu’une personne se fait régulièrement couper la parole à vos réunions, n’hésitez pas à le notifier et à créer l’espace où elle pourra s’exprimer. Nous sommes tous garant de la bienveillance !

6. Empouvoirer et laisser le choix

Aucune action ne doit être imposée de manière consciente ou inconsciente à un bénévole. Les demandes faites aux bénévoles doivent rester des demandes et ne peuvent devenir des exigences.

Exemple : vous voulez organiser une bourse aux vélos, mais vous n’avez pas assez de monde disponible, alors vous insistez pour que certaines personnes se libèrent. Grave erreur… Certains bénévoles accepteront face à la pression du groupe, mais vous venez de créer leur première mauvaise expérience dans leur vie associative. Après une accumulation de mauvaises expériences, les bénévoles finissent par quitter l’association.

7. Donner les outils et l’espace pour contribuer et agir

Tout bénévole doit avoir l’espace pour prendre des initiatives. Les processus pour proposer et mettre en place de nouvelles idées doivent être limpides et simples.

Exemples : un bénévole qui souhaiterait créer une vélo école doit savoir dans quel espace il peut proposer le projet ainsi que le faire valider et par quel processus. L’association peut aussi organiser régulièrement des brainstormings pour trouver de nouvelles idées à mettre en place.

8. Reconnaissance et célébration

Nous ne donnons pas de notre personne pour déprimer. La vie associative doit être une expérience de groupe positive et joyeuse. Pour cela, les bénévoles devront sentir qu’ensemble, ils sont utiles pour l’association, la commune ou la société. Les moments de fête et de célébration sont aussi très importants pour l’humeur et pour souder de groupe.

Exemples : après des victoires obtenues par votre association, organisez des fêtes qui feront plaisir et qui rechargeront les batteries de tout le monde. Vous pouvez aussi avoir de petites attentions pour les anniversaires ou autres événements de vos adhérents.

9. Gouvernance partagée

Plusieurs cercles de décision peuvent exister. Ces cercles ne retranscrivent en aucun cas une forme de hiérarchie entre les bénévoles, elle est régie par la disponibilité et l’implication des membres qui les composent.

Tout membre de l’association à connaissance de ces cercles, de leur utilité et de la procédure pour les intégrer. Une gouvernance partagée implique un partage du pouvoir et des responsabilités, qui vous fera du bien.

Exemples : un adhérent vient de quitter son emploi et souhaite donner tout son temps à l’association. S’il veut s’impliquer plus, il peut facilement intégrer un cercle de décision ou de gestion quotidienne de l’association. À l’inverse, une personne ayant moins de temps à donner, doit pouvoir quitter les cercles de décision facilement.

10. Communication interne et externe

Vos différents cercles décisionnels n’ont pas besoin de recevoir toutes les informations internes de votre association. De même, vos sympathisants n’ont pas d’utilités à recevoir tous vos comptes-rendus de réunions. Recevoir trop d’informations éloigne les personnes de l’association émettrice. Il est nécessaire de bien penser le contenu de sa communication interne et externe en la segmentant.

Exemple : pour commencer, vous pouvez créer une newsletter pour les sympathisants (communication sur les actualités) ainsi qu’une conversation dans une application de messagerie instantanée pour les bénévoles (communication opérationnelle).


Ces 10 conseils et leurs exemples ne sont pas exhaustifs et doivent être pris en compte du début à la fin de nos vies associatives. Pour les mettre en pratique, vous pouvez rejoindre une association membre du Collectif Vélo Île-de-France. Vous trouverez sur cette carte l’association la plus proche de chez vous.