Il n’y pas que le nombre de cyclistes qui progresse en Île-de-France. Entre 2021 et 2025, les répondant·es au Baromètre Vélo de la FUB reconnaissent une amélioration globale des conditions de circulation à vélo en Île-de-France, même si le climat cyclable est encore jugé “plutôt défavorable”. Le message pour les candidat·es aux municipales est clair : il reste beaucoup à faire, mais quand les politiques vélos sont ambitieuses et se concrétisent sur le terrain, cela porte ses fruits !
L’édition 2025 du Baromètre vélo dépasse les résultats de 2021 avec 460 villes évaluées, contre 312. Les résultats, quant à eux, indiquent une amélioration globale des conditions de circulation à vélo. Sur les 300 villes déjà qualifiées en 2021, plus de 85% obtiennent un meilleur score que lors de l’édition précédente. Les communes qui se distinguent, telles que Charenton-le-Pont, Les Lilas ou Sceaux, ont choisi une politique volontariste et ont réalisés des aménagements cyclables continus et de qualité sur les axes les plus importants.
- réalisé des aménagements cyclables continus et sécurisés sur les axes les plus importants, et non en pointillés ou dans les rues secondaires.
- lancé des politiques complémentaires aux aménagements cyclables, tel que l’apprentissage du vélo à l’école.
- déployé une communication politique positive autour du vélo.
Si la progression est notable sur une grande majorité de l’Île-de-France, la région n’obtient en moyenne que la note E . Les résultats des catégories “Sécurité” et “Ressenti global” restent bas, alors que ces sujets sont déterminants pour attirer de nouvelles personnes vers la pratique du vélo. Cela confirme l’urgence de compléter les réseaux vélo de la Région Île-de-France (VIF) et de la Métropole du Grand Paris.
En résumé, si des améliorations ont été relevées, il reste encore du chemin pour une circulation à vélo sûre et confortable partout en Île-de-France. C’est maintenant aux candidat·es aux élections municipales de s’emparer des résultats du Baromètre et de proposer une politique cyclable à la hauteur des attentes des Francilien·nes.
Un podium renouvelé


Il y a un gros renouvellement sur les podiums : sur chaque palmarès (villes < 20 000 habitant·es, > 20 000 habitant·es et métropole du Grand Paris) 5 à 6 villes font leur entrée dans le top 10.
Ce renouvellement nous montre qu’en 4 ans une ville peut complètement changer de visage en faveur du vélo. Au prochain mandat, des dizaines de villes peuvent passent au vert à condition que les Maires adoptent une politique vélo efficace !
Charenton est 2e de sa catégorie, alors que la ville n’était pas dans les 10 premiers en 2021 ! Les Lilas signent la meilleure progression. Du côté des villes de moins de 20 000 habitants, c’est Lieusaint qui prend la tête du classement, passant de 3e à première ville cyclable de la région. A l’inverse, Montreuil quitte le top 10 du classement de la Métropole alors que la ville était en 3e position en 2021.
La ville de Paris passe dans la catégorie supérieure
Enfin Paris progresse ! La ville change de catégorie et devient “plutôt favorable” à la pratique du vélo avec la note C. L’aménagement des grands axes, contribuant à la création d’un réseau cyclable, porte ses fruits. Les notes de confort et de sécurité ont également progressé grâce à des aménagements continus, sécurisés et séparés de la circulation.
Des points d’amélioration sont toutefois relevés. L’ouest parisien reste en marge de la dynamique en faveur du vélo, des carrefours identifiés par les associations vélo ains que la quasi-totalité des portes ressortent comme des points dangereux.
La demande de stationnement reste toujours forte particulièrement sur les places et aux abords des gares, même si des arceaux en libre service ont été déployés. Ils ne sont pas encore assez nombreux.
Il reste encore à faire pour que Paris rattrape les 9 grandes villes françaises devant elle au Baromètre et devienne la capitale du vélo.
Quasiment l'ensemble de la petite couronne qualifiée
Cette édition du Baromètre confirme que le vélo s’est imposé dans le coeur de la métropole parisienne. Seules quelques villes manquent encore à l’appel.
Charenton-le-Pont se distingue particulièrement grâce à sa politique vélo ambitieuse qui se traduit par l’aménagement des principaux axes de la commune offrant une continuité de plusieurs kilomètres. Les Lilas ont également porté le sujet du vélo tout au long du mandat, obtenant la meilleure progression des villes de plus de 20 000 habitant·es.
On note également le rôle clé du binôme commune – département. Quand la commune encourage la création de pistes cyclables sur les routes départementales, qui sont souvent des axes stratégiques, cela est salué par les cyclistes. On le constate à Neuilly-sur-Seine, Colombes (92), mais aussi à Saint-Denis, la Courneuve et Drancy (93). Certaines de ces villes ont pu profité des pistes cyclables réalisées pour les JO.
En revanche, les ponts et les grands axes non aménagés ressortent comme les principaux points noirs dans les différents départements de petite couronne.

Hauts-de-Seine

Val-de-Marne

Seine-Saint-Denis
La qualification s'étend en grande couronne
L’intérêt pour le vélo progresse également dans les zones moins denses, avec une grande majorité des 138 villes nouvellement qualifiées se situant en grande couronne. La diffusion du Baromètre gagne des territoires comme dans l’ouest et le sud des Yvelines (Ablis, Houdan) ou dans le centre, l’est et le sud de l’Essonne (Angerville, Étéchy ou Mennecy).
Le travail réalisé entre les agglomérations et les communes est reconnu par les usager·ères. Il s’agit en grande majorité d’axes structurants tels que la V4 du Réseau Vélo Île-de-France à Lagny (77) ou de nouveaux aménagements tels que le rond-point hollandais à Bures-sur Yvette ou une passerelle à Villejust (91). Les meilleurs progressions reviennent à des villes volontaristes telles que Chatou (78) avec l’aménagement d’axes structurants ou Ermont (95), où le nouveau plan de circulation est salué.
A contrario, les villes manquant de nouveaux projets cyclables voient leur note chuter (Meaux, Les-Loges-en-Josas ou Taverny). Certaines de ces villes se sont reposées sur les acquis des années précédentes, alors que les usagers attendent plus.
Les points noirs relevés en grande couronne sont localisés en grande partie sur des aménagements à la charge des départements, à l’image du Pont de Maisons-Laffitte (78) situé sur un axe du VIF, du ring des Ulis (91) ou du carrefour du Pont d’Argenteuil (95). Il est donc essentiel que les départements continuent à investir dans leur plan vélo.
Dans l’ensemble, les villes doivent redoubler d’efforts pour répondre à la demande citoyenne et créer un climat vélo favorable au vélo. Un bel enjeu pour les élections municipales !

Seine-et-Marne

Yvelines

Essonne

Val-d’Oise