Et si l’essor de l’économie locale passait par le vélo cargo ? Deux de nos associations, FARàVélo et Les Boîtes à Vélo, promeuvent la cyclogistique pour les livraisons sur de petites distances.
Le confinement a mis en valeur le potentiel de la cyclogistique
Depuis le déconfinement, le Collectif Vélo Île-de-France et ses associations ont appuyé et soutenu le déploiement de pistes cyclables temporaires partout dans la région. Grâce aux kilomètres aménagés temporairement, de nombreux Franciliens ont choisi le vélo pour leur retour au travail.
Or, le vélo ne se limite pas aux seuls trajets domicile-travail. Il peut aussi être créateur de lien entre les habitants et les commerçants d’une ville : c’est ce que nous prouve l’expérience du FARBike à Fontenay-aux-Roses.
Depuis le confinement, les commerçants se sont mis en mode click & collect : le client commande par Internet et vient chercher sa commande. D’autres commandes sont livrées par le commerçant lui-même, qui se transforme en livreur pour l’occasion. Les camionnettes qui circulent quasiment vides dans les villes d’Île-de-France pourraient être remplacées… par des vélo-cargos.
L’expérience du FARbike : recréer du lien dans sa ville
C’est ainsi que l’association FARàVélo a proposé à l’association des commerçants et à la Ville de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) de mettre à leur disposition un vélo-cargo pour les livraisons dans la ville. Une subvention de 3.000 euros a été débloquée par la mairie et depuis début avril, le « FARbike » sillonne les rues pour aider les commerçants à livrer leurs commandes. De nombreuses personnes âgées et isolées apprécient particulièrement ce nouveau service. Mais aussi les personnes qui veulent se protéger ou éviter les files d’attente. Ce service vaut mieux qu’un drive, qui génère des déplacements motorisés qui encombrent les rues du centre-ville et dégradent le cadre de vie.
Ainsi, le vélo permet de recréer du lien dans la ville : le livreur à vélo est directement en contact avec les habitants dans la rue, contrairement à la fameuse camionnette blanche qui est une présence anonyme qui ne fait que traverser la ville. A vélo, on peut se dire bonjour. Cela n’a l’air de rien mais ça change tout. Le livreur à vélo qui habite sa ville devient une présence familière, une personne qui fait du bien.
Les Boîtes à Vélo accompagnent les commerçants dans leur transition vers la cyclogistique
L’association Les Boîtes à Vélo Île-de-France, qui fait partie du Collectif, a vite repéré ce potentiel de la cyclogistique. Outre le livreur ou le facteur sur son vélo, d’autres professions ont sauté le pas : paysagiste, boulanger, ébéniste, plombier et même déménageur. On les appelle les « boîtes à vélo », c’est-à-dire des entrepreneurs qui ont fait le choix de repenser leur métier autour du vélo. Ils croient en ces valeurs que nous avons découvertes lors du confinement : le besoin de construire du local, de ne plus polluer, de bouger plus, de retrouver le lien social et la solidarité avec les autres, de changer son rythme de vie,…
L’association fait du plaidoyer pour que ces bénéfices de la cyclogistique soient soutenus par les pouvoirs publics, et accompagne les entreprises pour devenir à leur tour une boîte à vélo. En Île-de-France, plus d’une trentaine d’entreprises ont déjà sauté le pas !
Le déconfinement n’est pas une raison de perdre toutes les valeurs que nous venons de redécouvrir : proximité, solidarité, ralentir. Pour repenser notre façon de vivre, de travailler et de consommer, le vélo est un bon outil, que ce soit pour aller au travail ou pour livrer ses clients. Dégourdir ses jambes en se rendant chez ses clients à vélo est une façon très personnelle de les fidéliser : le moyen de déplacement devient la publicité, la charte éthique, et l’image innovatrice, dynamique et positive, de l’entreprise ! Le vélo a 200 ans et n’a jamais paru aussi jeune.
Cet article a fait l’objet d’une première publication sur le site Enlarge Your Paris.