Comment concilier mobilité et distanciation sociale lors du déconfinement ? Le vélo apparaît comme une solution idéale. Le Collectif travaille avec les collectivités à la mise en place d’aménagements temporaires pour en favoriser l’usage.
Alors que le compte à rebours pour la fin du confinement est lancé, se pose la question de la mobilité. Notre liberté de mouvement retrouvée, la crainte de la promiscuité dans les transports en commun poussera de nombreux Franciliens à se tourner vers les modes de transport individuels, voiture ou vélo.
Or, le recours massif à la voiture répétera, voire empirera, la situation pré-confinement : des rues saturées et polluées. La pollution de l’air étant un facteur aggravant qui rend les Franciliens plus vulnérables aux maladies respiratoires.
Pour toutes ces raisons, il sera donc nécessaire, comme dans de nombreuses villes du monde, de mettre en place des pistes cyclables temporaires pour accueillir en toute sécurité les nouveaux cyclistes du quotidien. Le Collectif agit depuis plusieurs semaines pour la mise en place des ces aménagements temporaires en Île-de-France, en travaillant avec les collectivités territoriales.
Un #tempoRERV pour l’Île-de-France
La priorité sera de soulager les grandes lignes de transports en commun de notre région, avec une urgence pour les RER A, B, C et D ainsi que la ligne 13 du métro.
Le RER V est une solution. Le projet permet justement d’envisager de grands itinéraires cyclables continus et sécurisés à l’échelle de l’Île-de-France. Le Collectif appelle ainsi les collectivités franciliennes à réaliser de manière temporaire et dans les plus courts délais les lignes A, B, D, S et M du RER V qui offrent une alternative évidente aux transports en commun les plus empruntés.
L’annonce officielle du soutien de la Région Île-de-France à hauteur de 300 millions d’euros au RER V est en cela une très bonne nouvelle. Elle encourage d’ailleurs les collectivités à s’investir dès à présent sur le sujet, avec la réalisation d’aménagements cyclables temporaires qui pourront préfigurer les réalisations définitives.
🚲 Le #RERVélo est un projet de réseau régional de voies cyclables continues, sécuritaires, confortables et efficaces.
— Région Île-de-France (@iledefrance) April 22, 2020
📣 La Région s’engage à le financer à 60% et est prête à mobiliser jusqu’à 300 M€ ⤵️
Découvrez l’ensemble de ce projet par ici ➡️ https://t.co/iyRJ2tD1FJ pic.twitter.com/GNvfux5LPQ
Des collectivités s’engagent déjà sur les pistes temporaires
Depuis quelques jours, plusieurs collectivités franciliennes s’engagent pour la réalisation d’aménagements cyclables temporaires en concertation avec le Collectif Vélo Île-de-France et ses associations :
- En Seine-Saint-Denis : le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis et la ville de Montreuil travaillent sur des propositions d’aménagements temporaires. L’aménagement de certains axes a déjà commencé à Montreuil.
- Dans le Val-de-Marne : le Conseil départemental du Val-de-Marne a dévoilé un réseau de “pistes sanitaires”. Les premières pistes temporaires ont vu le jour le 4 mai à Saint-Mandé et Vincennes.
- Dans les Hauts-de-Seine : le Conseil départemental annonce le déploiement de 40km de pistes cyclables temporaires, dont la moitié seront réalisées avant fin mai.
- A Paris : la ville déclare vouloir dupliquer les lignes de métro avec des lignes de vélo, pour un total de 50km de pistes cyclables spécial déconfinement.
Plusieurs autres collectivités ont affirmé au Collectif s’être emparées de cette réflexion, sans avoir fait de déclarations publiques jusqu’ici. Grâce à ces engagements forts, le vélo prend une place croissante dans la ville de l’après-confinement.
Besoin du soutien de l’État
L’État sera un acteur essentiel pour le développement du vélo après le confinement. D’ores et déjà, le Collectif appelle les préfets à rouvrir les véloroutes et voies vertes pour la pratique du vélo utilitaire, à commencer par les canaux de Seine-Saint-Denis et la coulée verte au sud de Paris. Ces axes majeurs, connus des cyclistes et non-cyclistes, permettent de se déplacer à l’abri du trafic motorisé, en toute sécurité.
Le Collectif Vélo Île-de-France demande également à l’État de lever les obstacles juridiques et administratifs à la réalisation d’aménagements temporaires. Son avis positif sera déterminant pour pouvoir équiper les axes à grande circulation. Il peut également être acteur sur la voirie dont il est responsable, et notamment sur le pont de Neuilly qui est aujourd’hui un des principaux points noirs pour la pratique du vélo en Île-de-France.
La déclaration d’Elisabeth Borne le 21 avril dernier est en cela très prometteuse : le rôle de la mobilité à vélo dans la période de déconfinement est reconnu par la ministre de la Transition Ecologique et Solidaire. L’État, la Région, la Métropole, les départements, les intercommunalités et les communes… Il y aura bien besoin de tout le monde pour que le vélo soit au rendez-vous du déconfinement.